LE MASSAGE

Pourquoi ça fait du bien ?

Le mot massage vient de masah, qui signifie « caresse », ce qui est déjà de bonne augure. Mais si les bienfaits des massages se répercutent sur l’ensemble du corps, cela n’est en rien le résultat d’une panacée ou d’une magie quelconque, ou même du simple plaisir d’être touché. C’est juste que les deux mètres carrés de peau qui nous séparent du monde, couverts par cinq millions de récepteurs sensoriels, communiquent directement avec le cerveau. Lorsque les mains du masseur pétrissent, pressent et malaxent, les cellules en question s’empressent de relayer l’information jusqu’à la moelle épinière.

Après un chemin complexe, ces données arrivent dans l’hypothalamus, grand ordonnateur de la sécrétion d’une foule d’hormones et de neurotransmetteurs du plaisir. L’ocytocine serait la principale hormone responsable de l’effet antistress des massages, mais elle est suivie de près par d’autres sécrétions à la fois apaisantes et stimulantes. Au passage, même notre « quartier général » des émotions est touché, ce qui explique les bienfaits des thérapies physique lorsqu’on déprime ou que certaines émotions extrêmement violentes sont comme « incrustées » au plus profond de notre être.

Les relations intimes entre le cerveau et la peau

La peau communique en permanence avec le cerveau par le biais de récepteurs. Chacun remplit des fonctions différentes : les corpuscules de Pacini et Meissner perçoivent les pressions rapides, ceux de Ruffini et les disques de Merkel sont sensibles aux stimulations plus longues, tandis que les fibres tactiles C ne restituent que les sensations ténues et agréables, telles que celles déclenchées par la caresse légère d’un pinceau ! L’être humain est donc particulièrement bien équipé en ce qui concerne le sens du toucher. Côté masseur, c’est aussi un festival de sensations puisque la main est ultrasensible. Tout comme la voûte plantaire, la pulpe des doigts -et celle de d’index en particulier- renferme 2300 terminaisons nerveuses par centimètre carré.

Les vertus du massage sur la santé  

Hippocrate, le père de la médecine, clamait que « le médecin doit avoir l’expérience de beaucoup de choses, mais à coup sûr du massage ». Des peintures murales datant de 2330 ans avant J-C. représentent déjà des scènes de thérapie par le toucher : réflexologie, massage et shiatsu figurent parmi les plus anciennes « preuves » de soins par les mains. Jules César, atteint d’épilepsie, se faisait masser chaque jour pour échapper à ses migraines, et le naturaliste Pline limitait la gravité de ses crises d’asthme de la même manière. Les Anciens, donc, ne seraient aucunement surpris d’apprendre que tout l’art du masseur réside dans son aptitude  à passer outre les barrières musculaires, tissulaires et mentales pour faire place nette aux sensations et à l’énergie retrouvée.

Nous serrons la main d’un collègue pour lui assurer notre sympathie. Instinctivement, nous posons notre main sur front fiévreux ou sur le ventre d’un enfant malade pour en apaiser la souffrance. Et nous faisons courir nos doigts sur le corps de l’être aimé. Mais en dehors des démonstrations purement amicales, nous avons ainsi cantonné le toucher aux domaines restreints de la souffrance et de la sexualité. Or, le massage est une forme de toucher encore différente, sensuel mais non sexuel, sain et apaisant. Le corps massé ne s’éveille d’ailleurs pas au désir, mais s’abandonne simplement aux mains, qui ont la parole. Un bon massage agit à différents niveaux.

Sur le plan physique, il :

  • détend les muscles,
  • renforce le tonus musculaire,
  • assouplit les articulations,
  • stimule la circulation veineuse et lymphatique,
  • augmente l’oxygénation du sang et des tissus,
  • favorise l’élimination des toxines en s’opposant à leur fixation dans les articulations ou les muscles,
  • apaise le système nerveux,
  • ralentit le rythme cardiaque,
  • assouplit la peau,
  • participe à l’harmonisation hormonale et donc à un métabolisme optimisé,
  • améliore la réponse immunitaire,
  • rend le corps plus « léger » et moins « raide »

Sur le plan mental, il : 

  • soulage le stress et l’angoisse,
  • permet de se réapproprier son corps, de faire « un » avec lui et de ne plus le sentir comme morcelé,
  • améliore l’image corporelle,
  • évacue les énergies négatives accumulées,
  • apaise les traits du visage.

Un esprit heureux dans un corps heureux

Si le sport et le massage sont deux disciplines qui semblent liées pour le meilleur, deux autres entités sont encore trop souvent désolidarisées… pour le pire. Il s’agit de l’esprit et du corps. La stimulation par le toucher permet au corps et à l’esprit de se débarrasser de ce qui les encombre, car, selon le proverbe, tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime. Tous les médecins sont d’accord : détendre le corps, c’est apaiser l’esprit.

Miroir, mon beau miroir…

Les massages peuvent-ils nous rendre beau/belle ?
Bien sûr !
Masser la peau, c’est relancer la circulation donc améliorer l’oxygénation des cellules, y compris celles de l’épiderme : la peau est alors plus douce, plus ferme, plus souple. Sur le visage, le résultat peut même s’avérer spectaculaire : un massage du visage rajeunit et détend les traits. Il aide même l’épiderme à se débarrasser de ses impuretés.
Mais le « double effet » massage s’observe à tous les niveaux et modèle indirectement le corps. Car qui dit massage dit assouplissement des muscles, donc moins de raideur, donc une envie plus fervente de pratiquer une activité sportive et donc, à terme, une silhouette améliorée.
Et puis, il n’y a pas d’âge pour raffermir ses muscles et renforcer la structure de son corps ! N’imaginez pas pouvoir remplacer l’exercice physique par de vigoureux pétrissages, cependant des massages réguliers renforcent indéniablement la structure du corps, muscles compris. Sport et massages, même combat !

Un subtil échange d’énergies

Durant une séance de massage, il y a un échange indescriptible entre celui que dispense le massage et celui qui le reçoit ; les chaleurs des deux corps se mélangent au point de rencontre entre la main du masseur et le corps massé : là, les énergies se mêlent.

Normalement, le thérapeute est là pour chasser les mauvaises énergies et les remplacer par de bonnes énergies. C’est pourquoi un masseur en mauvaise santé ou en proie à des tourments psychologiques évite de masser : pas la peine de rajouter son propre stress à celui de la personne allongée sur la table !

 

extrait de Massage de Anne Dufour et Alix Ledue

Envoyer un commentairre

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *